
Il lui tend la main, le tire du vide pour le ramener jusqu'au toit, l'autre est tout étonné, craintif.
Ça ne servirait plus à rien.
Et puis ... toute vie est précieuse, même celle-là.
Foutu pour lui, la seule chose qu'il lui reste à faire c'est transmettre, raconter ... partager un peu ... pour peut-être vivre un temps encore au travers de celui qui l'a traqué sans relâche, et qui reste maintenant prostré contre le mur du toit de l'immeuble, la pluie éternelle de Los Angeles perlant sur son visage ensanglanté ... ne pas disparaître totalement dans ce néant qu'il ne peut plus fuir désormais.
Ça ne servirait plus à rien.
Et puis ... toute vie est précieuse, même celle-là.
Foutu pour lui, la seule chose qu'il lui reste à faire c'est transmettre, raconter ... partager un peu ... pour peut-être vivre un temps encore au travers de celui qui l'a traqué sans relâche, et qui reste maintenant prostré contre le mur du toit de l'immeuble, la pluie éternelle de Los Angeles perlant sur son visage ensanglanté ... ne pas disparaître totalement dans ce néant qu'il ne peut plus fuir désormais.
J'ai vu tant de choses que vous humains, ne pourriez pas croire.
J'ai vu de grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion.
J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C,
briller dans l'ombre de la porte de Tannhauser.
Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie.
Il est temps de mourir.
L'autre réalise ... comme dans Le Troisième Homme, qu'il n'a jamais été le héros de cette histoire pourtant centrée sur lui ... au contraire ... le moteur peut-être ... un simple rouage mécanique en fait ... mercenaire sans convictions, sans pensées propres, un professionnel consciencieux traquant des êtres vivants condamnés à mort pour avoir voulu s'émanciper et prolonger leur trop courte existence ... par tous les moyens, fussent-ils aussi désespérés que de retourner sur cette planète hostile. Une merde finalement ce blade runner ... dont la vie n'a aucune saveur, aucune finalité et si peu de sens par rapport à toutes celles qu'il vient de supprimer. Un soudard à la solde des puissants, simple outil destructeur entre leurs mains.
Une inversion des valeurs... Maintenant, un peu effrayé quand même ... cette image qu'il perçoit de lui-même ... celle d'une humanité grouillante qui s'entasse dans ces villes verticales où le soleil ne perce plus, caché par les nuages et les grattes-ciels ... nuit infinie éclairée des seuls écrans de publicité ... il se demande ce qui le sépare réellement de ce corps artificiel inanimé devant lui ... et si en fin de compte, il n'était pas lui aussi qu'une poupée, à peine plus sophistiquée que les autres, une illusion qui ne bernerait qu'elle-même ?
Kubrick disait ne pas aimer le film ... trouvant incohérent qu'on s'acharne à chasser les réplicants alors qu'il n'y a aucun véritable moyen de les distinguer des êtres humains ... comme si, à travers sa filmographie, il s'était toujours évertué à montrer la cohérence chez l'homme ... je préfère mettre ça sur le compte de la jalousie.
D'ailleurs, quand la Warner décida de massacrer un montage jugé trop sombre (on en est à six versions différentes aujourd'hui) par des focus groups formés de bataillons de geeks fans de Star Wars, déconcertés de retrouver Harrison Ford dans un tel rôle, elle y inséra des chutes de Shinning.
Une inversion des valeurs... Maintenant, un peu effrayé quand même ... cette image qu'il perçoit de lui-même ... celle d'une humanité grouillante qui s'entasse dans ces villes verticales où le soleil ne perce plus, caché par les nuages et les grattes-ciels ... nuit infinie éclairée des seuls écrans de publicité ... il se demande ce qui le sépare réellement de ce corps artificiel inanimé devant lui ... et si en fin de compte, il n'était pas lui aussi qu'une poupée, à peine plus sophistiquée que les autres, une illusion qui ne bernerait qu'elle-même ?
Kubrick disait ne pas aimer le film ... trouvant incohérent qu'on s'acharne à chasser les réplicants alors qu'il n'y a aucun véritable moyen de les distinguer des êtres humains ... comme si, à travers sa filmographie, il s'était toujours évertué à montrer la cohérence chez l'homme ... je préfère mettre ça sur le compte de la jalousie.
D'ailleurs, quand la Warner décida de massacrer un montage jugé trop sombre (on en est à six versions différentes aujourd'hui) par des focus groups formés de bataillons de geeks fans de Star Wars, déconcertés de retrouver Harrison Ford dans un tel rôle, elle y inséra des chutes de Shinning.